La revue voit le jour en 1985. Fondée sous l’égide de la Société d’histoire du théâtre du Québec (SHTQ), elle porte alors le nom L’Annuaire théâtral en hommage à une publication éponyme de 1908. On peut distinguer trois périodes dans la politique éditoriale de cette revue. De 1985 à 1992, sous la direction de Jean-Marc Larrue, sa mission est axée sur le théâtre québécois et se veut d’abord historique. Dès 1991, la SHTQ change son nom pour celui de Société québécoise d’études théâtrales (SQET) afin d’accueillir tous les types de recherche savante dans le domaine du théâtre. Sous la direction d’André-G. Bourassa, la revue devient une vitrine ouverte à tous les spécialistes de la scène. Paraissent alors, notamment, les numéros thématiques « Le théâtre à la radio » (1991), « La scénographie au Québec » (1992) et « Esthétiques nouvelles » (1996).

En 1997, le Centre de recherche en littérature québécoise (CRELIQ, aujourd’hui le CRILCQ) prend en charge la revue dirigée par Chantal Hébert, professeure à l’Université Laval. L’Annuaire théâtral fait peau neuve, change sa présentation matérielle et devient une revue savante désireuse de multiplier les ponts entre diverses approches théoriques. En janvier 2001, Dominique Lafon prend la direction de L’Annuaire théâtral qui sera désormais chapeauté par le Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa (CRCCF). Les numéros produits pendant ces années s’inscrivent dans la continuité de l’exploration théorique et l’ouverture à des pratiques spécifiques comme l’indiquent les titres de certains numéros : « Méthodes en question » (2001), « Cirque et théâtralité : nouvelles pistes » (2002). Plus que jamais la revue fait appel à des spécialistes de l’étranger. La revue passe en 2008 sous la direction d’Yves Jubinville (UQAM) qui a pris acte, d’une part, du réel décloisonnement de la discipline et, d’autre part, de la multiplication des réseaux de chercheur·euses à l’échelle internationale.

En 2011 s’ouvre une nouvelle phase dans l’histoire de la revue, alors que la production est transférée de l’Université d’Ottawa à l’Université du Québec à Montréal. L’année suivante, une structure de codirection est établie. En 2012 et 2013, L’Annuaire théâtral est ainsi codirigé par Yves Jubinville et Louise Ladouceur (Université de l’Alberta), puis, en 2014, par Yves Jubinville et Jeanne Bovet (Université de Montréal). Pour marquer son 50e numéro, la revue inaugure une section consacrée aux enjeux de la recherche-création. Elle accentue aussi son ouverture aux pratiques interdisciplinaires. À partir de 2014, ces deux composantes occupent une place grandissante au sein de la revue. Celle-ci est alors sous la responsabilité de Jeanne Bovet, qui partage la codirection de 2014 à 2016 avec Hélène Jacques (Collège Lionel-Groulx), puis de 2016 à 2018 avec Catherine Cyr (UQAM), laquelle poursuit présentement la codirection avec Jean-Paul Quéinnec (UQAC). Pendant cette période effervescente, paraissent notamment les numéros « Pratiques interdisciplinaires » (2016) et « Gestes ordinaires dans les arts du spectacle vivant » (2018).

En 2020, toujours associée à la Société québécoise d’études théâtrales, la publication s’affilie à Figura Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire (UQAM). Elle passe aussi au format numérique et en libre accès avec le dossier « Corps scéniques, textes, textualités » et se dote de L’Extension – R&C, une plateforme dédiée à la recherche-création. Afin que le nom de la revue reflète davantage ses nouvelles orientations, celui-ci est changé pour Percées – Explorations en arts vivants.